Dans notre civilisation, cela peut paraître incongru de rechercher le silence. Pourtant, le silence peut devenir un compagnon de route et un ami. Mais au fait, quelle en est la définition ?
- Absence de tout bruit, de toute agitation
- Etat de quelqu’un qui s’abstient de parler ou d’écrire, d’exprimer son opinion
- Absence de mention d’un événement
- En musique: interruption plus ou moins longue du son
Le silence, c’est aussi l’arrêt d’un rythme, le vide. C’est aussi se rendre perméable au subtil, au murmure de la vie inaudible sans le silence.
Le silence et le mutisme sont de significations très différentes. Le silence est un prélude d’ouverture à la révélation, le mutisme est la fermeture à la révélation, soit par le refus de la recevoir ou de la transmettre, soit par punition de l’avoir brouillée dans le tapage des gestes et des passions.
Nous sommes si familiers avec le bruit des mots… mais quel est le silence de celui qui n’entend pas, le silence du sourd-muet ? il se sent au début comme privé du pouvoir de communiquer, parce que privé de parole et que l’accès à la parole est le mode le plus partagé de la communication. Il y a bien de la différence entre le silence et l’absence de bruit !
Le silence par absence de bruit, axe de notre civilisation, nous gêne. Il semblerait que ce qui ne fait pas de bruit n’ait pas d’importance. L’absence de bruit peut être nécessaire pour réfléchir, mais nous sommes souvent à faire l’inverse. L’expérience du bruit engage toujours avec elle l’expérience d’un ‘autre’ alors que dans le silence, serions-nous seuls ?
Nous vivons dans un monde de célibataires. Cette solitude silencieuse subie se résume plutôt à un vide existentiel par opposition à celui présent dans une solitude recherchée. A l’inverse, la solitude voulue de la retraite monastique permet, grâce au silence, de se ressourcer. Ce que nous recherchons alors est bien sûr l’absence de bruit, mais aussi de ne plus avoir à parler à nos congénères…
Car nous vivons dans un monde où la verbalisation est la règle et le silence l’exception. Nous vivons au milieu d’un torrent de mots si bien que la valeur du silence nous échappe le plus souvent. Un silence peut être une réponse, à interpréter, mais il est toujours l’expression de quelque chose que l’on veut dire, communiquer à l’autre. En gardant le silence, quelquefois, on évite de dire ce qu’il vaut mieux omettre. La parole n’est pas le bavardage…
(Article inspiré par le blog Zen habitudes)
Le silence, avant d’être une possibilité de réflexion sur la parole, doit être un espace pour l’ECOUTE. Le silence intérieur rend disponible par une mise en retrait du monde. Il favorise l’observation et procède à la mise en branle des énergies subtiles. Je vois, j’écoute, je sens, je ressens, je goûte…